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Hapsatou Sy (Ethnicia)

Résumé

Espaces de beauté

> Le besoin

D'origine sénégalaise et mauricienne, Hapsatou Sy a grandi dans une famille de huit enfants, avec un papa ouvrier et une maman au grand coeur. Après un l'obtention d'un Bac professionnel et d'un BTS en commerce international, elle effectue un stage de fin d'études à New-York. A son retour en France en 2005, elle lance son entreprise, Ethnicia. Elle a alors 24 ans. L'idée est simple : des produits de beauté pour toutes les femmes, y compris les femmes noires, métisses ou asiatiques, dont la peau a besoin de produits différents de ceux que l'on trouve généralement dans le commerce. 

> Le marché

L'originalité est aussi de proposer ces produits dans un salon associant esthétique et coiffure. Elle ouvre sa première boutique à Paris, dans le très chic quartier de l'Ile-Saint-Louis avec seulement 30 000 € d'économies personnelles. Le succès est rapide. En 2007 elle obtient le 2e prix d'innovation commerciale d'un concours du groupe Unibail Rodamco pour son concept d'espaces de beauté. En 2010, le Women's Forum des Deauville la nomme Rising Talent. D'autres salons ouvrent rapidement, d'abord dans le 15e arrondissement puis à la Défense. Bientôt nait l'idée d'ouvrir un réseau de franchises.

Pour déployer plus rapidement son réseau de franchises, Hapsatou Sy lance en 2010 un concours "100 femmes ont décidées de changer de vie", destiné à recruter 100 femmes désireuses d'ouvrir des franchises dans leur ville. Une franchise est un modèle de développement de points de ventes qui s'appuie sur un contrat spécifique entre deux parties : d'une part une entreprise ayant développé un concept original, rentable et duplicable (le franchiseur), et d'autres parts des personnes physiques ou morales qui souhaitent exploiter le concept (les franchisés). Chaque gérant de magasin est un entrepreneur indépendant et non un salarié. Le franchisé doit versé un droit d'entrée (ici de 10 000€). A cela s'ajoute une redevance mensuelle (ici de 3000 €). En croissance fulgurante, la société réalise un chiffre d'affaires de 6,7 millions d'euros en 2011, avec notamment l'ouverture de dizaine de franchises un peu partout en France.

> Le problème

Sauf que le modèle de franchise n'est pas sans risques. Les premiers couacs apparaissent. Le chiffre d'affaire des franchisés est inférieur aux prévisions, l'entreprise a des problèmes de trésorerie pour payer ses fournisseurs, des ruptures de stocks apparaissent et des franchisés commencent à fermer ou à quitter le réseau. Certaines franchisées forment un collectif destiné a défendre leurs intérêts qu'elles intitulent "100 femmes ont décidé de sauver leur vie". Elles critiquent notamment le management et les lourds investissements. A la lecture des retours d'expériences qu'elles partagent, il semble que certaines d'entre-elles ont réalisé un peu tard que le franchisé est un entrepreneur et que cette activité comporte des risques sous-estimés. Hapsatou Sy a peut-être également sur-vendu son entreprise. Le conflit s'envenime et les franchisées déçues saisissent les prud'hommes pour faire requalifier leurs contrats. Chacune réclame entre 150 000 € et 200 000 €. En face, Hapsatou Sy porte plainte pour dénonciation calomnieuse, injure publique, atteindre au secret des correspondances et menaces de mort.

A cela s'ajoute un bras de fer avec le bailleur de son espace de beauté situé avenue de l'Opéra à Paris, le vaisseau amiral de la marque. Le bailleur Generali décide de mettre fin au contrat en raison d'une absence de paiement des loyers. L'entreprise est alors expulsée de ses locaux. Il semblerait qu'une offre plus intéressante émanant de SFR a accélérée la décision du bailleur. Il faut dire que sa battre contre une multinationale qui ne manque ni d'argent, ni de temps est difficile. C'est David contre Goliath.

> Le dénouement

En 2013 Hapsatou Sy renonce à sauver son réseau. Elle ferme tous ses salons et négocie la reprise en direct de certains locaux. Concernant la procédure judiciaire contre Generali, ce dernier a été condamné à payer 400 000 € de dommages et intérêts à Hapsatou Sy. Mais les dégâts sont notables. Faute de rentabilité, c'est finalement le dépôt de bilan, puis la liquidation judiciaire fin 2013.

Cet échec n'entame pas la motivation d'Hapsatou Sy qui poursuit l'aventure entrepreneuriale dans les cosmétiques. Elle développe plusieurs marques en France et à l'international et développe une collection de prêt-à-porter. Elle intègre en 2012 l'équipe du Grand 8 sur D8 aux cotés de Laurence Ferrari, Audrey Pulvar, Elisabeth Bost, Aïda Touihri et Roselyne Bachelot en tant que chroniqueuse. En 2016 elle donne naissance à une fille conçue avec son compagnon Vincent Cerutti, animateur de télévision et de radio.

> Pour aller plus loin

Site officiel : http://www.hapsatousy.com

L'analyse d'Hapsatou Sy sur la procédure de redressement judiciaire : http://blog.hapsatousy.com/ma-societe-a-enfin-obtenu-louverture-dune-procedure-de-redressement-judiciaire/

Questions

(à usage des formateurs)

> Question 1 : Quelle est la valeur ajoutée de l'offre ? (1 page)

> Question 2 : Quel est votre analyse du marché ? (1 page)

> Question 3 : L'échec aurait-il pu être évité ? (1 page)

> Question 4 : Qu'auriez-vous fait à sa place ? (1 page)

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